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Petit Pois, Pépette & Co
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6 avril 2010

Drôle de bête

Pour M'Ann qui a su retrouver le bébé que nous ne cessons d'être.

Drôle de bête     Catherine Vincent

Si les bébés pouvaient parler

Leur capacité à apprendre, à inventer, à ressentir dépasse tout ce que nous avions pu imaginer : depuis peu les tout-petits émerveillent la science.

Elle affirme avec le sourire : « Un Martien qui tenterait de nous comprendre en étudiant la philosophie terrienne en tirerait facilement la conclusion que les êtres humains se reproduisent par clonage asexué. » La raison d’une erreur si grossière ?
Vous avez beau lire 2500 ans de philosophie, vous ne trouverez presque rien sur les enfants. » Professeur de philosophie cognitive et de philosophie à l’université de Californie (Berkeley), l’Américaine Alison Gopnik contribue indiscutablement à remettre les Martiens sur le bon chemin.
Son dernier ouvrage, Le Bébé philosophe (Ed. Le Pommier, 323 p., 25 €), ne contient aucun conseil pour aider les parents à endormir leur nourrisson, aucune recette comportementale pour qu’il accède plus tard aux meilleures écoles, aucun sésame pour lui garantir une vie heureuse. Il tente plus modestement de cerner ce que le psychisme des très jeunes enfants nous apprend sur « la vérité, l’amour et le sens de la vie ». Et c’est passionnant.
Il y a trente ans, un tel projet ne se concevait même pas. Exception faite des adeptes de Dolto, Winnicott et quelques autres fantaisistes, les explorateurs de la nature humaine ne portaient qu’un intérêt limité à ces créatures en devenir. Les tout-petits ? Au pire des tubes digestifs, au mieux des êtres égocentriques, amoraux et irrationnels. Piaget, pour ne citer que lui, n’estimait ainsi que les enfants restaient longtemps au stade de la « précausalité » – qu’ils ne comprenaient pas les relations de cause à effet.
Mais depuis, une révolution s’est produite. Les nouveau-nés sont rentrés dans les laboratoires, les chercheurs se sont assis sur les minuscules chaises des classes maternelles. La compréhension scientifique des petits en a été bouleversée.
« Plus conscients que les autres »
Leur capacité à apprendre, à inventer, à ressentir et éprouver le monde, à aimer enfin, dépasse tout ce que nous avions envisagé. « D’une certaine façon, les jeunes enfants sont en fait plus intelligents, plus imaginatifs, plus compatissants et même plus conscients que le sont les adultes », estime Alison Gopnik.
En 1886, le romancier François Weyergans publiait La vie d’un bébé, malicieuse et bavarde biographie d’un fœtus qui, comme tous les condisciples, détenait toute la mémoire de l’histoire du monde et l’échangeait contre les milliards de cellules qui allaient faire de lui un nouveau-né… Une fiction, bien-sûr. A laquelle la réalité décrite par  Le Bébé philosophe répond aujourd’hui de manière troublante.
vincent@]lemonde.fr

Merci Cathy pour le recopitage de l'article.

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